Communiqués

Un été politique animé, qui annonce une rentrée agitée

Le CPA a suivi avec intérêt et vigilance les développements de la vie politique en Alsace au cours des derniers mois :

  • Il constate que le fort taux d’abstention lors des scrutins municipaux n’est pas imputable seulement à la crise sanitaire de la Covid-19, mais surtout à la défiance envers le système institutionnel territorial et la classe politique locale.
  • il  relève le fort renouvellement, tant en zone rurale que dans les grands centres urbains, des élus communaux et intercommunaux, notamment avec la progression  des élus écologistes alors que le parti présidentiel, peu enclin à réformer la loi NOTRe,  a probablement été sanctionné en Alsace pour cette raison.
  • il se réjouit de compter de nouveaux élus communaux à la sensibilité alsacienne prononcée (Colmar, Eurométropole de Strasbourg, Gundershoffen, Weiterswiller etc.), et les encourage à mettre en œuvre des mesures volontaristes en faveur du bilinguisme français/allemand et du patrimoine linguistique dialectal (activités périscolaires, soutien aux initiatives culturelles, etc.), qui constituent des atouts économiques et des enjeux sociaux déterminants.

Le CPA est  pleinement mobilisé pour contribuer au débat sur l’avenir de l’Alsace, dans la perspective de la mise en place de la CeA au 1er janvier prochain :

  • Il déplore que de nombreux candidats aux sénatoriales, adhérents de partis nationaux, voire conseillers régionaux, se découvrent subitement une ambition régionaliste peu crédible au vu de leur comportement récent ;
  • Il souligne que tout membre  du CPA, éventuellement candidat  devra se mettre en congé de l’association et ne pourra se prévaloir  des activités menées dans ce cadre ; il souhaite que cette règle soit suivie par les autres mouvements de la société civile ;
  • il souhaite davantage de transparence dans l’engagement des Conseils départementaux dans la préparation de la fusion du Haut- et du Bas-Rhin, notamment dans la volonté et la capacité de la CeA à quitter le Grand Est à l’horizon 2022/25, afin de permettre une gouvernance plus moderne et plus adaptée au territoire alsacien.
  • il se réjouit de la nomination de Brigitte Klinkert comme ministre déléguée à l’Insertion, en attendant d’elle une action déterminée pour faire entendre la voix de l’Alsace auprès du Président et du Gouvernement, suite aux  projets de décentralisation différenciée annoncés par le Premier ministre Jean Castex.

Avec les autres associations engagées pour la construction d’une Alsace nouvelle, assumant pleinement son identité historique et culturelle et intégrée dans l’espace euro-rhénan, le Club Perspectives Alsaciennes appelle les Alsacien.nes à faire confiance aux femmes et aux hommes qui  réagissent avec détermination et courage pour imaginer  un avenir plus serein pour  notre Heimet.

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Le combat continue !

Réuni en Assemblée générale le 10 juillet à Strasbourg, le Club Perspectives Alsaciennes s’est réjoui de l’impact de son travail en faveur d’une Alsace nouvelle. Ses prises de position ont été largement relayées et ont eu un impact fort chez les acteurs du débat démocratique.

Avec d’autres associations et centres de réflexion, il a joué un rôle déterminant pour mettre l’Alsace au centre de l’actualité nationale (notamment grâce aux sondages IFOP réalisés en février 2018 et 2019 largement commentés dans la presse).

S’agissant de la création de la Collectivité européenne d’Alsace, le CPA a toujours plaidé en faveur de la fusion pleine et entière des deux départements; leur unification renforcera l’identité alsacienne et aura un effet positif sur la « conscience civique » de la population. Il est important que cette fusion soit effectuée en tenant compte des attentes des Alsaciens.

Néanmoins le CPA ne peut pas se satisfaire de ce premier résultat: avec la CeA, le Grand Est ne sera pas viable et seul son démembrement répondra aux attentes des Alsaciens (mais aussi d’une part croissante des Lorrains et des Champenois).

Le CPA appelle les élus, et en particulier les parlementaires, à oeuvrer en faveur d’une décentralisation « différenciée » répondant à la diversité des territoires; cette réforme est cruciale pour une gouvernance respectant le principe de subsidiarité et rendant confiance à la population après les événements des derniers mois. 

Le CPA ne se satisfait pas de promesses et de belles paroles. Il met en garde contre la tentation du  renoncement, que certains veulent populariser sous le nom de « compromis ». Face au jacobinisme, la méfiance est la seule garantie pour ne pas être une nouvelle fois trahi ! Pour sortir du Grand Est, une bataille est gagnée, mais le combat continue…

L’Alsace au cœur du débat

La semaine prochaine, le Sénat va entamer l’examen du projet de loi « Alsace ». A vrai dire, ce ne sera plus le texte du gouvernement, puisque la Commission des Lois de la Haute Assemblée a adopté plusieurs amendements essentiels pour les compétences de la future collectivité départementale, tant en matière culturelle que pour les missions économiques qui pourraient lui être confiées, au détriment du Grand Est (voir le texte ici).

Les parlementaires font donc leur travail, et il est remarquable de constater l’intérêt que suscite la « question d’Alsace » au Palais du Luxembourg. De nombreux sénateurs ont perçu l’enjeu de cette loi pour la décentralisation en France et le respect des identités territoriales (une revendication des « Gilets Jaunes »).

Nul doute que le dernier sondage de l’IFOP a ébranlé plus d’un élu et que l’idée de corriger la réforme NOTRe de 2015 progresse dans les esprits. Mais, soyons vigilants: c’est l’Assemblée nationale qui « aura le dernier mot » à l’issue de la procédure, et les députés LREM sont largement majoritaires au Palais-Bourbon.

 Il faut donc que les Alsaciens se battent sur plusieurs fronts :

  • d’une part, la pression populaire (« à l’Algérienne »)   doit rester forte entre Wissembourg et Saint-Louis, pour montrer aux décideurs locaux qu’un « ersatz d’Alsace » n’est pas acceptable au Parlement,
  • il faut convaincre que le respect de la volonté démocratique de la population est indispensable pour la crédibilité même du système institutionnel (à la représentativité contestée),
  • et, sans doute, au Conseil constitutionnel, un risque de censure, sur la base de l’avis du Conseil d’Etat, ne peut être exclu pour les articles les plus  « progressistes » que le pouvoir pourrait accepter pour faire retomber la responsabilité de l’échec sur les sages de la rue de Montpensier).

A l’issue de la procédure, le caractère ‘hybride » de l’Alsace proposée par Jacqueline Gourault restera une faiblesse « génétique » aussi longtemps que le droit à l’expérimentation sera (article 72) limité à 5 ans et que le droit à différenciation demeurera « dans les limbes ».

La sortie du Grand Est et le retour à une région Alsace (monodépartementale) est la seule solution viable, car la région actuelle (de Sedan à Mulhouse) ne pourra pas résister à l’existence en son sein d’une Alsace politiquement et juridiquement distincte.

Dans cette bataille, le combat continue !

Les mauvais calculs du Grand Est

Communiqué CPA du 20 juillet 2018

La région Grand Est conteste la révélation de ses frais liés aux déplacements, en hausse de 51% en deux ans, passant de 2,1 à 3,2 millions d’euros. Selon la région, qui nous accuse de donner de faux chiffres, la hausse serait de « seulement » 30%, soit 250 000 euros. Pourquoi cette différence ?

Frais de déplacement oubliés…

frais de déplacementPour réaliser nos calculs, nous avons additionné l’ensemble des frais de déplacement, c’est à dire ceux des élus du conseil régional, mais aussi ceux du CESER, les déplacements « extérieurs », ainsi que les dépenses de carburant. Il est logique d’intégrer ces éléments, car ils font tous partie des « frais généraux » de la collectivité. Quant à la région, elle affiche un montant plus faible car elle oublie une grande partie des frais en ne comptant que celui des élus régionaux. Notre chiffre est donc plus complet et représente mieux la réalité que celui donné par la région. Et encore, nos données ne concernent que la collectivité régionale, et n’intègrent pas ceux des services de l’Etat et de toutes les associations et ligues sportives que l’on a forcé à fusionner.

Frais généraux en baisse ?

Par ailleurs, la région affirme que la hausse des coûts des déplacements est insignifiante à côté de  106 millions d’euros d’économies par an en communication, fonctionnement général, ressources humaines. Chiffre invérifiable, mais surprenant. Globalement, les « frais généraux » nécessaires au fonctionnement de la collectivité (chapitre 930) ressortent en hausse : 122 millions d’euros en 2016, 128 en 2017, et 133,4 prévu pour 2018. Les dépenses de communication et les frais de personnel contribuent d’ailleurs à cette hausse.

Taux d’épargne brut inférieur à la moyenne

La région vante un taux d’épargne brute de 19%, qui représente la part des recettes de fonctionnement disponibles pour l’investissement. Ce taux est convenable, mais inférieur à la moyenne des régions françaises (20%), et bien inférieur à celui qu’avait la région Alsace en 2015 (22,2%). On ne peut pas dire que l’Alsace y ait gagné au change. La hausse des ressources pour l’investissement affichée par la région provient avant tout des transferts de compétences, dont ont bénéficié toutes les régions en 2017, qu’elles aient fusionné ou non. Par exemple, les dépenses d’investissement de la région Bretagne ont augmenté de 50% de 2016 à 2017 (+11% pour le Grand Est).

Économies d’échelle peu évidentes

Quant au milliard d’économies (rien que ça !) annoncé sur le haut débit et le ferroviaire, ils sont basés sur des comparaisons complètement biaisées, en comparant des contrats ayant des modalités différentes, dans des situations différentes. En réalité, les économies d’échelle sont très peu évidentes, bien loin du chiffre donné la par région.

Au final, les économies promises par le gouvernement ne sont pas au rendez-vous. La fusion des régions a occasionné de nouvelles dépenses, sans que les économies viennent les compenser. Pour l’essentiel, il ne s’agit pas d’un problème de gestion financière de la part de la collectivité, mais plutôt des effets pervers d’une fusion imposée par la loi NOTRe dans une totale improvisation, sans estimation préalable de l’impact économique.

Le Club Perspectives Alsaciennes s’engage pour obtenir à court terme pour l’Alsace une collectivité territoriale à statut différencié et la sortie du Grand Est avant 2021.

Sondage IFOP : les alsaciens à 83% pour le retour à l’Alsace

2018-03-01 10_45_14-sondage ifop complet.pdf - Adobe Acrobat Reader DCA la demande des clubs de réflexion – Club Perspectives Alsaciennes, Initiative Citoyenne Alsacienne, Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle et Alsace Région d’Europe – , l’Institut de sondage IFOP a réalisé une grande enquête d’opinion sur plusieurs questions concernant l’avenir de l’Alsace, deux ans après son intégration dans le Grand Est. Ce sondage a été largement repris par la presse écrite et audiovisuelle le 20 février.

Voici le sondage ifop complet (pdf 32 pages)

Ce sondage, aux questions claires et précises, révèle qu’une large majorité des habitants de l’Alsace est hostile au Grand Est (dont seuls 8-10% en sont satisfaits) et qu’une écrasante majorité souhaite la création d’une collectivité territoriale à statut différencié fusionnant les deux départements du Rhin et dotée de compétences propres importantes (économie, enseignement, culture).

Les principaux messages à destination de l’Etat et des responsables politiques sont les suivants :

  • malgré l’intense campagne promotionnelle en faveur de la réforme territoriale de 2015, le Grand Est reste malaimé et rejeté par les Alsaciens ; ils contestent que la disparition de l’Alsace « institutionnelle » soit un avantage pour eux.
  • la mise en place d’une nouvelle entité politique alsacienne est plébiscitée par 83% de la population
  • le maintien des départements (même au niveau « administratif ») n’a aucun sens : 74% seraient favorables à leur fusion dans une entité alsacienne unique
  • face à une large majorité qui veut « plus et mieux d’Alsace », peu de sondés (à peine 1 sur 10) considèrent que la région Grand Est présente un intérêt pour l’Alsace
  • enfin, il n’y a quasiment pas d’écart de résultats entre habitants du Bas-Rhin ou du Haut-Rhin.

Les conclusions qu’il faut en tirer sont évidentes :

  • toute « solution » à la crise qui imposerait un maintien au sein du Grand Est serait très en-deçà des attentes d’une majorité de la population ; il s’agit donc d’un enjeu démocratique majeur
  • la création d’une collectivité unifiée est une revendication incontestable ; elle pourrait être validée par référendum (lors des élections européennes de 2019 ?)
  • les pouvoirs attribués à cette collectivité intégrée ne doivent pas aboutir à une « Alsace croupion » ; un « compromis » négocié au sein de la seule « classe politique » sera perçu comme un « ersatz » ou un « alibi »
  • la « sanction » menace les partis politiques (nationaux) qui refuseraient de faire droit aux demandes claires, massives et légitimes de l’opinion (le potentiel d’un vote de « protestation/sanction » concerne plus de la moitié de la population sondée.

Devant le résultat de cette enquête, les responsables politiques élus et le représentant de l’Etat ne peuvent ignorer les propositions des clubs de réflexion qui ont initié ce sondage, ni omettre de faire participer leurs membres aux travaux à venir pour reconstituer une Alsace institutionnelle investie des compétences revendiquées par ses habitants.

Suite à la visite d’Emmanuel Macron en Alsace

Voici notre réaction suite à la visite d’Emmanuel Macron en Alsace le 31 octobre 2017. Le président de la République s’est déclaré favorable à un statut particulier pour l’Alsace, bien que celui soit pour l’heure envisagé à l’intérieur du Grand Est.

Ci-dessous se trouve également une lettre que nous avons envoyé à l’ensemble des parlementaires d’Alsace, de Lorraine, et de Champagne-Ardenne.

Communiqué du 22/11/2017

Les propos du président de la République tenus à Strasbourg (31 octobre) lors du « déjeuner républicain » offert à un certain nombre de personnalités locales sont encourageants : Emmanuel Macron a reconnu que l’avenir de l’Alsace était une préoccupation au plus haut niveau de l’Etat, et qu’il fallait trouver une solution au « malaise » actuel, avant qu’il ne débouche sur une « crise de légitimité » des institutions décentralisées.

Le sort du Grand Est n’est pas encore scellé et le fait que la question de l’appartenance de l’Alsace à ce conglomérat territorial soit posée est un vrai succès (qui n’est pas sans lien avec « l’Appel des Cent » et les déclarations du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker).

A l’Elysée, la réflexion va donc se poursuivre pour trouver une « sortie par le haut » : il revient aux parlementaires alsaciens de faire preuve de courage, d’audace et de vision pour convaincre le chef de l’Etat que le « droit d’inventaire » pour l’héritage de son prédécesseur est un « devoir démocratique » et qu’il est dans l’intérêt de la France de corriger les erreurs de 2015.


Lettre aux parlementaires d’Alsace, de Lorraine, et de Champagne-Ardenne

Strasbourg, le 02 novembre 2017

Madame la Conseillère régionale,
Monsieur le Conseiller régional,

Les Alsaciens étaient en 2014 vigoureusement opposés à la réforme régionale, non parce qu’elle les associait à d’autres mais parce qu’elle les privait d’une organisation politique et administrative, établie par les lois de la République, à laquelle ils étaient attachés et qui convenait à l’histoire, à la géographie et à la culture de leur territoire. Un sondage CSA réalisé en avril 2017 montre que 84 % des Alsaciens souhaitent le rétablissement d’une Région Alsace de plein exercice et que 73% sont favorables à ce qu’elle cumule les compétences régionales et départementales.

Les propos hostiles, les arguments vexants envers ces positions renforcent le sentiment d’incompréhension de nos concitoyens et toutes les initiatives visant au rétablissement d’une Région Alsace trouvent immédiatement un fort accueil populaire : pétitions, livres, colloques et conférences, « Appel des cent », etc. L’écrasante majorité des élus alsaciens du Grand Est était également opposée à une réforme imposée contre la volonté des habitants et sans consultation des assemblées locales concernées, en violation flagrante de la Charte européenne de l’autonomie locale, comme cela a été formellement constaté par le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux du Conseil de l’Europe, le 22 mars 2016.
Mais en Lorraine et en Champagne – Ardenne également, les oppositions grandissent contre cette construction artificielle. S’agissant du redécoupage et de son périmètre, géographes, historiens, et économistes sont unanimes pour en constater l’absolue artificialité. De nombreux membres du Conseil régional ou du Conseil économique, social et environnemental partagent cette opinion dès lors que la conversation reste privée. Tous les arguments assénés par le gouvernement, à l’époque, se sont révélés faux : économies budgétaires, « taille européenne », simplification administrative, efficacité des politiques, etc…

Cette réforme, imposée par la loi du 16 janvier 2015 n’est qu’une expérimentation administrative improvisée et irréfléchie ; les économistes nous apprennent qu’une population consciente de sa communauté de culture et d’intérêts est plus déterminante pour la prospérité des territoires que la taille de ceux-ci ; et les comparaisons internationales faites par l’OCDE montrent le rôle majeur des métropoles, dans la croissance et l’innovation, lorsqu’elles sont bien en phase avec leur région.
La référence insistante aux territoires, dans le discours politique, est-elle vraiment honnête si l’on ignore leur réalité concrète et humaine? En quoi améliore-t-on la conception et la gestion des politiques relevant de la Région, en additionnant en un immense ensemble les problèmes de la Lorraine, de la Champagne-Ardenne et de l’Alsace, malgré des réalités de terrain et humaines si différentes ? On annonce, par exemple, une « grande politique transfrontalière » alors que les conditions de son bon fonctionnement, qui tiennent largement aux relations directes entre dirigeants et acteurs de la société civile, sont radicalement différentes avec les cantons suisses, les trois Länder Allemands, le Luxembourg ou la Belgique.

Un fort mouvement politique est en marche en Alsace pour que cela change : il ne faiblira pas. La volonté des Alsaciens de faire rétablir une région dispose d’un soutien populaire massif ainsi que de celui des présidents des conseils départementaux et de nombreux parlementaires. La fusion des deux départements du Rhin n’a pas d’autre intérêt que de constituer une étape vers ce but. Même si la Région acceptait de lui déléguer des compétences dans certains domaines, ceci ne règlerait rien, car ces compétences seraient exercées dans les cadres fixés par la Région, sous son contrôle et avec les moyens qu’elle voudra bien allouer. Cette façade ne fera qu’ajouter de la confusion à l’édifice administratif et plus personne ne se retrouvera dans la distribution des pouvoirs et des responsabilités.

On ne comprend pas la défense acharnée du statu quo que promeuvent certains responsables politiques avec des arguments incohérents. Beaucoup vivent de l’intérieur l’effarante complexité des nouvelles institutions, qui, à l’évidence, ne sont satisfaisantes pour aucune des anciennes régions.

Il est navrant et injuste d’entendre critiquer la prétendue frilosité des Alsaciens ou leur tentation de repli alors qu’aucune région française n’est plus ouverte sur l’international et sur l’Europe que la nôtre, que ce soit au niveau de l’accueil des entreprises étrangères, des exportations, des universités, des partenariats avec les voisins suisses et allemands. De plus, ils se sont toujours montrés attentifs à la coopération et la solidarité avec les régions voisines, sans qu’il soit nécessaire de les enfermer dans une entité « Grand Est ».
Nous partageons votre souci de respecter la loi lorsqu’il s’agit de la mettre en œuvre et nous vous savons gré de vouloir gérer la Région au mieux de l’intérêt général. Il ne vous est nullement demandé de faillir à vos obligations d’élus régionaux. Seulement, critiquer une loi et en souhaiter la modification n’est pas se placer hors de la légalité républicaine comme on tente de le faire croire.

Au contraire, il s’agit d’un droit inaliénable en démocratie, surtout lorsque cela s’appuie sur un puissant soutien populaire. La Cour internationale de justice de La Haye a jugé que  »dans une démocratie, contrairement à une dictature, ce n’est pas la loi qui détermine la volonté des citoyens, mais c’est elle qui crée et modifie la légalité en vigueur (Arrêt du 22 juillet 2010).

De surcroît, deux arguments plaident pour la dissolution du Grand Est et le retour aux régions initiales :

  • Le dernier rapport de la Cour des Comptes a relevé que la réforme régionale aboutissait à un surcroit de dépenses publiques alors que la France s’est engagée à respecter les critères d’équilibre des comptes publics inscrits dans les accords de Maastricht,
  • Le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker vient d’affirmer à Strasbourg, l’absurdité du découpage de 2015 qui constitue un handicap pour faire progresser l’intégration transfrontalière et n’est d’ailleurs pas utilisé par les autorités de Bruxelles.

Respecter la démocratie, c’est donner aux Alsaciens, aux Lorrains et aux Champardennais la possibilité de s’exprimer directement sur l’avenir du Grand Est. Dans ces conditions, il serait judicieux que les élus régionaux se préoccupent de savoir quel sera leur plan pour le devenir de la grande région et de ses autres anciennes composantes, sans se réfugier dans un discours légaliste n’offrant pas de vraie perspective.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Conseillère régionale, Monsieur le Conseiller régional, l’expression de nos salutations très distinguées.

Les signataires : Jean-Daniel Zeter – Pierre Klein – Jean-Marie Woehrling – Ernest Winstein

Réponse au préfet du Grand Est

Jean-Luc Marx, préfet du Grand Est, a affirmé qu‘il n’y aura pas de refonte de la carte régionale. Comme alternative, il évoque la possibilité d’une simple fusion ou d’une entente entre les deux Départements alsaciens (DNA du 6/10/2017). Une position inacceptable selon nous.

Communiqué de presse du 7/10/2017

Le préfet Jean-Luc Marx rappelle à ceux qui en doutaient encore que la République française est bien une monarchie élective : ce n’est pas le Parlement qui décide de l’organisation des institutions et des collectivités territoriales, mais le président – sous François Hollande comme avec Emmanuel Macron… Si les citoyens acceptent ce modèle de gouvernance, il n’y a plus de débat démocratique (sauf tous les cinq ans ) !

Sur le fond, le représentant de l’Etat dans le Bas-Rhin et le Grand Est formule deux remarques intéressantes :

  • d’une part, une partie des services d’Etat a conservé le cadre territorial de l’Alsace, surtout lorsqu’il s’agit des forces de l’ordre et de contrôle aux frontières (une manière de marquer la souveraineté française entre Vosges et Rhin, depuis Louis XIV).
  • d’autre part, les départements peuvent imaginer toutes les formes de coopération, allant jusqu’à la fusion, pour gérer leurs propres compétences « résiduelles » (distribuer le RSA, etc.), mais il n’est pas question d’accorder à un éventuel département du Rhin des missions supplémentaires (culture, enseignement, économie,  etc.) et donc un vrai pouvoir.

Dans ce contexte, les Alsaciens peuvent deviner ce qui se profile comme « ersatz » d’Alsace : une vague confédération interdépartementale pour accompagner avec bretzels et kougelhopfs la « mise en extinction » de leur Landel, en fredonnant la célèbre (et prémonitoire) chanson de Germain Muller : « Mer sin d’Leschde…mer hàn ‘s e so gewellt ».

L’histoire n’est toutefois pas écrite, et le discours de Furiani reste une référence : il appartient aux élus et à toute la population de montrer qu’il existe un projet pour l’Alsace, dans le cadre et dans l’intérêt des institutions françaises et qu’ils sont prêts à lutter pour gagner.

Grand Est : un logo illégitime

Communiqué du CPA du 29 août 2016.

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Logo du Grand Est présenté par Philippe Richert le 28 août 2016

La présentation du logo du Grand Est a eu lieu à Chalons en Champagne, à plus de 300 kilomètres de Strasbourg, plus proche de Paris que de l’Alsace. Tout un symbole, car même si ce logo laisse une petite place à l’Alsace en bas à gauche, il n’a fondamentalement rien d’alsacien.

Même s’il en fait mention, le logo symbolise la disparition des régions historiques, écrasées par le poids des lettres du Grand Est, écrites au-dessus avec une taille démesurée. On aura compris le message, le Grand Est domine et écrase les trois régions.

Par ses couleurs, ce logo insipide ne peut s’intégrer dans l’identité ou l’âme de l’Alsace. Par son drapeau, par ses blasons arborés fièrement par de nombreuses villes, les couleurs de l’Alsace sont le rouge et le blanc. En négligeant ses couleurs historiques, le logo montre que le Grand Est se détache de l’Alsace, qu’il en constitue même la négation.

Ce logo sans âme contient néanmoins un élément pertinent : le terme Grand Est coupé verticalement en deux au niveau du E. Cette coupure représente bien l’incohérence de la région, un assemblage forcé qui ne pourra déboucher que sur l’éclatement, la division.

Ainsi, il s’agit d’un bon logo, pour une mauvaise région. Nous le considérons comme tout aussi illégitime que la région elle-même, imposée aux habitants contre leur volonté, en violant les engagements européens de la France. Par conséquent, ce visuel ne peut être que temporaire. Sa disparition et son oubli sera le signe d’une région Alsace retrouvée.

Communiqué de presse du 19 juillet 2016

Le Club Perspectives Alsaciennes, présidé par Jean-Daniel ZETER, qui réunit des personnalités d’horizon politique varié opposées à l’intégration de l’Alsace dans le Grand Est, prend connaissance avec intérêt de la proposition de Laurent Furst, Député–Maire de Molsheim et Président de Les Républicains du Bas-Rhin , de créer le mouvement « Rendez-nous l’Alsace ».

Le CPA prend note de l’appel sans équivoque du député Furst, en espérant que son mouvement s’ouvrira à toutes les composantes politiques se battant pour une Alsace institutionnelle nouvelle et moderne et qu’il libérera le ferment tant attendu pour une Alsace responsable, maîtresse de son destin, avide de compétences nouvelles, désireuse d’une fiscalité propre, soucieuse de renforcer son avenir rhénan.

Acalie, Austrasie, Rhin-Champagne : un nouveau camouflet pour l’Alsace

Communiqué du CPA du 14 mars 2016

Par le viol des principes européens de démocratie locale, le gouvernement a rayé l’Alsace de la carte des régions de France. Apparemment, ce qui a été ressenti comme une humiliation par l’immense majorité des alsaciens n’a pas suffi aux élus de la grande région. Il fallait également effacer le mot Alsace du nom de la région, afin de construire une nouvelle identité « ACALienne » fabriquée de toute pièce.

Empêtré dans un processus de consultation pseudo-démocratique, il est proposé 3 noms pour finaliser leur « rêve » de construire l’ACAL. Nul besoin de les commenter, ces noms farfelus suffisent à démontrer l’absurdité de la fusion. C’est la marque honteuse – et presque comique – que devront porter ceux qui ont tourné le dos à l’Alsace et à la démocratie.

Le CPA invite tous ceux qui aiment l’Alsace, se sentent alsaciens dans leur âme, à ignorer la consultation « en ligne » sur le nom de la « grande région ». Il invite ainsi les alsaciens à refuser cette usurpation d’identité, pour laisser la voie libre à la création d’une nouvelle architecture démocratique pour l’Alsace.