Successeur de François Hollande en 2017, Emmanuel Macron est aussi son héritier politique : comme son prédécesseur, l’actuel chef de l’Etat est un jacobin invétéré et se refuse à prendre en compte les revendications régionalistes (sauf pour la Corse, dont on connait les arguments !). Le président de la République n’a cure des sondages, et il a montré à plusieurs reprises le peu d’importance qu’il accorde aux demandes des citoyens et des acteurs sociaux.
Le mépris qu’il manifeste pour l’Alsace est un scandale insupportable, et mériterait une réaction pugnace de tous les élus, notamment « macronistes », au lieu des sourires déférents et des applaudissements serviles. Pour les Alsaciens, le déplacement de M. Macron le 26 avril à Strasbourg n’est pas une déception, car plus personne n’accorde le moindre crédit aux engagements qu’il a pris par le passé pour une vraie décentralisation. Clairement, toute réflexion institutionnelle (proportionnelle, rééquilibrage des pouvoirs entre le Parlement et le gouvernement) est repoussée à 2027…
Aujourd’hui, accepter une discussion avec la Région Grand Est au sujet d’hypothétiques transferts de compétences – qui devraient avoir lieu par une loi – reviendrait à « parler cuisine avec un anthropophage », dans la mesure où Franck Leroy ne cédera pas (sauf ordre de Paris) et où la Préfète Josiane Chevalier est à la fois « juge et partie ». Si Frédéric Bierry croit utile d’entrer dans une discussion au sujet de la mise en œuvre de la résolution du 18 décembre dernier sur l’avenir de l’Alsace avec des interlocuteurs de cette trempe, on lui recommande d’enfiler des gants de boxe !
Un ordre du jour différent que l’attribution à la Collectivité européenne d’Alsace de l’intégralité des missions et des ressources de la RGE serait une illusion toxique et aboutirait, une fois de plus, à sacrifier le projet d’une Région Alsace digne de ce nom.