Quand la connivence entre les médias et la Région Grand Est s’affiche en plein jour

La cérémonie du Grand Prix du Trombinoscope des Territoires s’est tenue le 28/11/2023 à l’hôtel de la Région Grand Est de Strasbourg. Organisé par une entreprise spécialisée dans la communication politique (Trombi Média), l’objectif de ce prix est de récompenser des politiques dont l’action a participé au « rayonnement de la Région Grand Est au-delà de ses frontières ». Le nom des personnalités a été choisi par des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle du Grand Est.

Nous pouvons constater que le microcosme politico-médiatique entretient des relations très étroites. Car non seulement les prix ont été remis à l’hôtel de la Région Grand Est, mais sur les 8 prix, 3 sont revenus au président et à deux vice-présidents du Conseil régional :

  • Franck Leroy : président (prix de la personnalité de l’année)
  • Valérie Debord : première vice-présidente (prix du conseiller régional de l’année)
  • Thibaut Philipps : vice-président aux transports (prix de la révélation de l’année)

Et pour entretenir des bonnes relations de complaisance avec les médias, rien de mieux que d’organiser un beau cocktail pour l’occasion. Suite à une question du conseiller régional Jordan Guitton (groupe RN), la Région Grand Est a indiqué qu’il a couté 2 519 euros, budget imputé à la direction du protocole et des relations publiques.

Comment s’étonner encore de la partialité avec laquelle les médias traitent la question de la sortie de l’Alsace du Grand Est ? Souvent traité de manière caricaturale dans les médias « locaux » quand il n’est pas simplement soumis au silence, le sujet va manifestement à l’encontre de leur logiciel de pensée. Entretenir cette connivence en utilisant l’argent public de la Région pour ce type d’évènement, voilà qui est bien commode pour un traitement complaisant des actions de la Région Grand Est.

Selon le dernier baromètre de la confiance des Français dans les médias (Kantar), seul un quart des Français estime que les journalistes sont indépendants aux pressions de l’argent (26%) ou à celles du pouvoir (24%). Une crise de défiance manifestement bien partie pour durer.