Mois: juillet 2016

L’Alsace est une nation… par la littérature.

par Jean-Paul Sorg, philosophe, poète, essayiste et spécialiste d’Albert Schweitzer. (article publié dans Land un Sproch, numéro 198, juillet 2016)jpsorg

Où il y a une littérature, il y a une nation. L’Alsace est donc une nation ? Oui, une petite. Elle présente nombre de propriétés qui fondent et font une nation, dont justement l’existence d’une littérature et en elle la conscience d’une langue et d’une histoire singulière. Pour autant, elle n’a pas à devenir un État-nation, Dieu nous en garde, ce n’est pas nécessaire ni souhaitable, mais elle a vocation de devenir une petite région européenne, une « Eurorégion transfrontalière » (selon le concept du géographe Raymond Woessner), jouissant de la capacité de s’occuper elle-même de sa culture et de la transmettre.

Le premier poème dialectal

Alsacien par la littérature. Sérieusement ? Ça ne touche pas beaucoup de monde ! Dans la littérature, la langue, conservée, explorée et exposée, amenée à des états de pureté et de plénitude. Quand est-ce que j’ai eu pour la première fois un livre de poésie dialectale entre les mains ? J’essaye de me souvenir, de reconstruire des souvenirs.

La « première fois », dans la mémoire du vieil homme, est souvent composée d’un fondu enchaîné de plusieurs fois. Peut-être était-ce un des premiers volumes de la Petite anthologie de la poésie alsacienne que la vénérable intendante de l’École Normale où j’enseignais avait en stock et refilait sous le manteau ? Ou était-ce plutôt le livre de Nathan Katz, déjà mythique pour les happy few, déjà introuvable chez les libraires, O loos da Rüef dur d’Gàrte, que j’ai pu feuilleter – seulement – dans la bibliothèque de mon collègue de philosophie ? C’était en 1972 par là. J’avais déjà plus de trente ans et revenais en Alsace, après être passé par la Lorraine et avoir passé deux ans au Sénégal. Je découvrais l’existence d’une poésie alsacienne dialectale et me rendais compte, tout ému et ravi, que je comprenais sans difficulté ce qui était écrit. Que ce fût du Nathan Katz ou du Weckmann ou d’un autre, qui alternaient dans les petits volumes de l’anthologie Weckerlin, je reconnaissais les mots et saisissais les phrases. C’était ma langue. Je la possédais là, au bout de mes doigts, comme un objet, objectivée dans des textes, distribuée dans des lettres.

Est-ce que je ne savais pas alors qu’il existe naturellement une littérature alsacienne, et pas seulement dialectale ? Est-ce que je n’avais pas entendu de la poésie alsacienne sur Radio Strasbourg ? Est-ce que dans l’enfance je n’avais pas assisté à des représentations de l’ETM (Elsasser Theater vu Mülhüse) ? Est-ce que je n’avais pas écouté des chansons, acheté les premiers disques de Siffer et de Brumbt ? Je ne sais plus bien ce qui a été premier. Tout cela, un mouvement, une vague, allait ensemble, dans l’air du temps.

Pas de langue sans une littérature.

Säwrä. C’est-à-dire : sans littérature, pas de conscience réflexive de la langue, pas d’examen de, donc pas de conscience, chez le locuteur natif (naïf), de la singularité et spécificité, avec toutes sortes de caractères propres, de la langue qu’il parle, dans laquelle il est en quelque sorte immergé comme dans un milieu gazeux qu’il ne perçoit pas, pas plus qu’on ne perçoit l’air qu’on respire. Le locuteur naïf, comme l’enfant l’est, ne mesure pas sa langue, il n’en mesure pas le lexique, son étendue, ses couches, il n’ouvre pas de dictionnaire et il ignore la grammaire, il ne sait pas qu’il y en a une et il n’a nul besoin de l’apprendre, puisqu’il sait parler, puisqu’il s’exprime de façon suffisante et se fait comprendre.

L’âge venant, et songeant aux années de l’enfance, au temps d’avant l’école, je m’étonne et m’émerveille toujours à nouveau – en toute naïveté – d’avoir appris l’alsacien (oui, la langue alsacienne) sans… l’apprendre, sans savoir que je l’apprenais, sans efforts, sans être enseigné, par la seule méthode que les pédagogues (comme Freinet) appellent « naturelle » et qui est absence de méthode ; j’apprenais à parler en parlant alsacien, j’apprenais le langage dans une langue déterminée, qui se trouvait être l’alsacien, rien qu’en répétant, imitant, et ainsi intériorisant, m’appropriant, ce que j’entendais, ce que maman et papa et frère aîné et d’autres, tout le monde, me disaient, avec patience.

Bien que ce ne soit pas nécessaire à son emploi ou son fonctionnement, chaque langue, au fil du temps, dans le cours d’une évolution, dégage de son sein (de ses entrailles) une littérature, un corpus de vers ou de versets (au commencement c’est ça, avant la prose), qui racontent une histoire, des histoires, des mythes, ou condensent et fixent des pensées, sous forme de maximes de vie, ce sont des sentences, des proverbes, des prières, des blagues, des astuces, etc.

La langue est comme un élément fluide ou gazeux, avons-nous dit ; la littérature (des textes, des livres), c’est du solide, du solidifié, c’est comme un monument, un château, qui surplombe la langue et que l’ont peut visiter, dans lequel on peut entrer et circuler. C’est par ce dehors, la littérature, que l’on prend conscience du dedans de la langue et de son existence spécifique et originale. Dans la littérature, la langue se mire, s’admire, et se reconnaît.

Donc, insistons, pas de langue vivante qui, si les conditions sont correctes, ne donne lieu à une littérature et n’évolue et ne se développe à travers elle aussi. Cela vaut pour les formes de langue que sont les dialectes. Ne pas confondre avec les « patois ». Pas de dialecte qui « ne comporte une culture littéraire », écrivait Littré en définissant la notion.

Entre tous les dialectes germaniques, en particulier alémaniques, l’alsacien est le plus vulnérable, le plus éprouvé, le plus abîmé, le plus menacé d’être renié et de disparaître. Sa transmission aux générations futures paraît, pour ce qui est d’un usage quotidien ou vernaculaire, des plus problématiques. Et c’est pourtant dans ce dialecte bigarré qu’a mûri et que s’est constituée en deux siècles la littérature – dialectale, régionale – la plus riche, je crois, la plus forte, la plus féconde, dans les deux veines, lyrique et satirique. Vous ne trouverez rien d’équivalent, en durée et en variété, dans les cantons suisses où le dialecte reste puissant, où les gens (du peuple) le parlent à tous les niveaux, naturellement, comme le bec leur a poussé. À croire que la créativité littéraire d’un peuple n’est jamais aussi vivace que dans les situations de péril, dans le combat, quand il se refuse à mourir ?

Pas de littérature sans école

L’originalité, la force spirituelle, de la littérature alsacienne vient de ce qu’elle ne se limite pas à une production dialectale locale, mais du fait qu’elle se déploie également dans des œuvres en allemand et en français, qui ont une audience au-delà de la région. On en a composé des anthologies, des « manuels » (le Finck), on en a raconté la genèse et l’histoire. Comme telle, comme organisme vivant constitué, dans sa triphonie et son interculturalité, elle demande à être conservée et transmise, à persévérer ainsi et à se développer dans son être. Son existence nous oblige à la fidélité, à la transmission. Concrètement, et l’heure est venue, à la faire entrer dans « nos » écoles, du primaire à l’université, et à nous donner les moyens et les pouvoirs de l’enseigner, à arracher ces pouvoirs et ces moyens à l’Éducation nationale centrale !

Avec quelle timidité et quel courage Martin Allheilig, président de l’association J.-B. Weckerlin, dont il était un fondateur, avec d’autres comme Jean-Paul Gunsett, et qui comptait alors 600 amis, avait-il lancé la Petite anthologie de la poésie alsacienne. En ces années 1960 il lui fallut justifier une telle entreprise, car « d’aucuns pourraient douter de son intérêt ». « Qui de nos jours prête encore une oreille attentive au chant des muses régionales ? Nous rêvons tous d’horizons élargis. Nos aspirations sont à l’échelle planétaire. Est-il alors raisonnable de se soucier d’un langage prisonnier à l’intérieur de deux, trois départements ? ». Soixante ans plus tard, nous n’avons plus à nous justifier, la cause est entendue, mais à réaliser les promesses, à faire fructifier l’héritage.

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Taxe régionale : un non-sens économique

richert vallspar Jean-Philippe Atzenhoffer, docteur en économie de l’université de Strasbourg. 22 juillet 2016.

Philippe Richert et Manuel Valls ont cosigné un document prévoyant la mise en place d’une « Taxe Spéciale d’Equipement Régionale » (TSER). Il s’agit d’une nouvelle taxe sur les ménages et les entreprises qui s’ajoutera à la taxe foncière pour 600 millions d’euros. Prélevées dès 2017, les recettes alimenteront les caisses des nouvelles régions.

Silencieusement avalisée le 27 juin 2016 (durant l’Euro de football…), la nouvelle taxe suscite depuis de vives réactions. Si Philippe Richert se déclare  »satisfait de cet Acte II qui permet notamment de fixer des bases financières dans la relation Etat/Régions », d’autres sont moins enthousiastes. Le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a démissionné de l’Association des Régions de France (ARF) en dénonçant la  »folie fiscale » de Richert et du gouvernement. Par ailleurs, une pétition contre cette taxe a recueilli près de 30 000 signatures.

Dans ces conditions, que penser de la création de cette nouvelle taxe régionale ?

Des prélèvements déjà très élevés

Globalement, on constate que la France a un taux de prélèvement obligatoire (cotisations, impôts et taxes) bien plus élevé que la moyenne des pays développés.

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En 2013, le taux de prélèvement était de 45% en France, contre seulement 33,7% dans l’OCDE. Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur le niveau de taxation optimal, on peut s’inquiéter sur les conséquences négatives d’une fiscalité élevée sur les couts de production en France.  Conscient de ce problème, le président de la République avait d’ailleurs annoncé que les impôts n’augmenteraient pas en 2017. Cet objectif est néanmoins mis à mal par la création de la nouvelle taxe régionale.

L’autre problème est qu’en créant sans cesse de nouvelles taxes, on les empile les unes sur les autres, en complexifiant et rendant le système fiscal rebutant et illisible. Ceci engendre des couts de gestion et de l’instabilité qui décourage l’investissement. Les entreprises sont soumises à pas moins de 233 prélèvements différents. Résultat, le cout de collecte est très élevé. Sur un échantillon de 57 taxes, la Cour des Comptes l’estime à plus de 5 milliards d’euros en 2014.

Par conséquent, au lieu de créer de nouvelles taxes pour financer les régions, il faudrait rediriger des ressources fiscales déjà existantes, et diminuer les dépenses peu utiles ailleurs (et il y a de quoi faire si on suit les recommandations de la Cour des Comptes).

De l’argent, mais pour quoi faire ?

Selon l’ARF, La nouvelle taxe devra servir à soutenir le développement économique et l’accompagnement des PME (Petites et Moyennes Entreprises) et des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Autrement dit, il s’agira de taxer entreprises et ménages pour distribuer des subventions aux entreprises, en favorisant certaines au détriment des autres.

Mais au fait, pourquoi faire ? Quel problème cherche-t-on à résoudre ? Si les pouvoirs publics interviennent pour favoriser un secteur ou une entreprise au détriment des autres, c’est que le fonctionnement naturel du marché pose problème, et qu’il faut effectuer une correction.

 L’aide aux PME est parfois justifiée sous le prétexte qu’elles ont un accès insuffisant au financement. Cette question fait toutefois débat, comme le souligne le Nobel d’économie Jean Tirole (Economie du bien commun, 2016). Les PME disposent déjà de nombreux dispositifs d’accompagnement publics (FIP, FPCI, CDC, OSEO, BPI France, etc.), dont la complexité ahurissante transforme les entreprises en chasseurs d’aubaines. Selon Tirole, ce dont ont besoin les entreprises, ce ne sont pas des taxes et des subventions supplémentaires, mais de lever les entraves que la puissance publique dresse sur leur route (effets de seuil, retard de paiement des commandes publiques, règles des faillites, etc.).

Ainsi, si les régions françaises devaient obtenir de nouvelles ressources, elles devraient être affectées à des missions utiles d’intérêt général (éducation, infrastructures, etc.) ; pas à des interventions hasardeuses dont l’expérience a montré au mieux l’inutilité, au pire l’échec.

La taxe : symbole de l’échec de la fusion des régions

Que ce soit du côté des prélèvements ou du côté des dépenses, cette nouvelle taxe régionale n’a pas de justification économique. Alors, pourquoi en est-on arrivé là ?

Très simplement, la taxe est le résultat d’une réforme territoriale incohérente. En fusionnant les régions, le gouvernement tablait sur d’illusoires économies, pourtant contestées par les économistes et de géographes (dont nous nous faisions l’écho dans cet article).  Au lieu de réaliser des économies, la réforme territoriale crée des problèmes qui n’existaient pas avant, engendrant de nombreux surcouts. Surcouts qui se traduisent au final… par de nouvelles taxes.

Etre Alsacien aujourd’hui ?

lusL’association Culture et Bilinguisme d’Alsace et de Moselle et le Club Perspectives Alsaciennes ont collaboré pour sortir un numéro de la revue « Land un Sproch » consacrée au thème : être alsacien aujourd’hui. Durant l’été, nous publierons les contributions des membres du CPA, qui reflètent différentes manières de s’affirmer alsacien aujourd’hui. Comprendre ce que signifie être alsacien, c’est se donner la possibilité d’imaginer ce que nous souhaitons pour l’avenir de l’Alsace. Nous commençons cette série par l’éditorial de Jean-Marie Woerhling, suivi d’une contribution de Jean Faivre.

Editorial de Jean-Marie Woerhling

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La suppression de la Région Alsace a été ressentie comme une perte par beaucoup d’Alsaciens. Mais une perte de quoi ? Que signifie pour eux l’Alsace ? Pourquoi faudrait-il éviter que celle-ci disparaisse ? Quel contenu donner de culture et d’identité régionale ? Quels éléments une Institution Alsace devrait-elle promouvoir ? Qu’est ce que cela signifie aujourd’hui être Alsacien ? Quel sens donner à l’engagement pour l’Alsace ?

Chacun de nous a des éléments de réponse à ces questions mais perçoit aussi la nécessité d’approfondir la réflexion à ce sujet et de trouver les informations nécessaires. Il s’agit aussi de faire un travail de prospective tenant compte de l’évolution de l’Europe et du monde dans lequel l’Alsace est intégrée.

Le dossier de notre revue donne la parole à un certain nombre de personnes qui ont bien voulu apporter des éléments de réponse à cette question.

Celle-ci pouvait bien sur se comprendre de différentes façons : Qu’est ce que l’Alsace, qu’en reste-il et quelle avenir peut-elle avoir ?

Pour notre association, l’Alsace se caractérise comme lieu de rencontre de la culture française et de la culture germanique ; son identité se construit à partir de la combinaison de ces deux éléments compris comme une voie d’accès à l’esprit européen. L’alsaciannité de l’esprit réside dans un esprit de dépassement des monolithismes de tous ordres. Au contraire de l’évolution actuelle, qui tend à la « normalisation nationale » et ne laisse plus à la spécificité alsacienne qu’une dimension touristiquo-folklorique.

Sans cadre institutionnel donnant aux habitants de l’Alsace les pouvoirs de développer cette dimension particulière, celle-ci continuera à s’étioler. Une institution Alsace devrait favoriser la double culture dans tous les domaines, mais une telle orientation ne rencontre guère de soutien. Cependant, a plupart des Alsaciens se sont satisfont de quelques faux-semblants. L’Alsace est en voie de disparition, mais finalement elle n’a que quelques longueurs d’avance sur l’Europe dans son ensemble.

Face à l’étiolement de la personnalité collective de l’Alsace dans un cadre institutionnel qui la nie, il reste à chacun d’entre nous, individuellement et avec d’autres, de trouver les pratiques culturelles et les engagements qui lui permettent de sauvegarder son intégrité.


 Jean Faivre : « L’Alsacien doit redevenir un homme de frontières, inséré à une géographie particulière, se jouant d’elles, puisant dans plusieurs cultures pour construire l’Europe. »

photo Jean faivre

Jean Faivre, étudiant en droit, militant associatif engagé dans la cause régionaliste.

Être Alsacien , c’était avant tout être Elsasser. Avec la chute inexorable de la pratique du dialecte parmi les jeunes générations, l’identité alsacienne devra s’appuyer sur d’autres ressorts et s’exprimer en dehors de la langue. Pour cela, il faudra renouer avec la connaissance de ce qui fait la spécificité de l’Alsacien , c’est-à-dire un homme de frontières, inséré dans une géographie particulière aux allures de carrefour, dépositaire d’une histoire où deux nations s’entrechoquent et fécondent une culture spécifique et irréductible à aucune autre.

J’aimerais tout d’abord dissiper un malentendu : la lutte pour la survie de l’elsasserditsch est indispensable et doit être continuée et amplifiée, mais l’objet de mon propos est d’analyser l’identité alsacienne sous d’autres aspects, pour corroborer l’idée selon laquelle l’Alsace ne possède pas qu’une langue en propre et que l’identité peut se vivre en dehors de la seule langue, fût-elle éminemment importante.

L’Alsacien étant de moins en moins Elsasser, se normalisant et devenant un Français comme les autres sur le plan linguistique, il faudra qu’il s’affirme principalement sur deux plans : historique et géographique.

Sur le plan historique , il devra se réapproprier une Histoire qui lui a été longtemps cachée pour mieux servir les intérêts du pouvoir en place et étouffer les prises de conscience et autres tentatives de révolte. On a interdit de mémoire des alsaciens fidèles à leur patrie et porté au pinacle des hommes ayant creusé sa tombe. Il faudra que l’alsacien plonge des les livres d’histoire écrits du point de vue alsacien et pas édulcorée ou falsifiée par une historiographie soumise au pouvoir dominant.

Du point de vue de la géographie, l’Alsacien doit redevenir un homme de frontières, se jouant d’elles, picorant des idées au-delà de celles-ci, se situant au-dessus des nationalismes étriqués. En cela, il doit se sentir européen mais pas de manière désincarnée, éthérée, mais avec des enracinements concrets qui peuvent être multiples.

C’est à l’Alsacien, demain, de construire l’Europe en la renforçant par le sentiment inculqué par l’Histoire que des frontières barricadées ne peuvent naître que des affrontements mortifères.

Dans cette optique, notre combat ne doit pas être celui de l’ethnicisme. A contrario, il ne s’agit pas non plus de jeter le discrédit sur des mouvements qui visaient avant tout à préserver l’âme alsacienne face aux assauts toujours plus vifs de l’assimilation.

Néanmoins, de nos jours, il s’agit de concilier accueil de l’autre dans la tradition de l’humanisme rhénan en l’intégrant au creuset fécond qu’est l’Alsace avec la préservation de notre alsacianité, Elsassertum.

C’est pour cela qu’Abd Al Malik, enfant du Neuhof, célèbre slameur, portant haut la langue française, défendant des valeurs universalistes, et clamant au su du monde sa qualité d’Alsacien, l’est autant que moi, fils d’une alsacienne du Kochersberg, ayant été conçu et ayant fait mes armes sur notre terre.

 

Communiqué de presse du 19 juillet 2016

Le Club Perspectives Alsaciennes, présidé par Jean-Daniel ZETER, qui réunit des personnalités d’horizon politique varié opposées à l’intégration de l’Alsace dans le Grand Est, prend connaissance avec intérêt de la proposition de Laurent Furst, Député–Maire de Molsheim et Président de Les Républicains du Bas-Rhin , de créer le mouvement « Rendez-nous l’Alsace ».

Le CPA prend note de l’appel sans équivoque du député Furst, en espérant que son mouvement s’ouvrira à toutes les composantes politiques se battant pour une Alsace institutionnelle nouvelle et moderne et qu’il libérera le ferment tant attendu pour une Alsace responsable, maîtresse de son destin, avide de compétences nouvelles, désireuse d’une fiscalité propre, soucieuse de renforcer son avenir rhénan.