A comme Autonomie, A comme Audace, A comme… Alsace ?

Depuis plusieurs mois, le mot « autonomie » fait partie du vocabulaire politique lorsque on parle de l’avenir de la Corse à Paris. C’est (malheureusement) la mort d’Yvan Colonna qui a enclenché le processus de réforme statutaire dont Emmanuel Macron vient de fixer l’ambition et le calendrier. Désormais, l’autonomie «dans la République» n’est plus un tabou et – logiquement – l’autonomisme n’est plus une insulte ! Inscrire la Corse dans la Constitution est une manière habile de confirmer son appartenance à la France.

Que signifie ce débat pour l’Alsace? A première vue, rien, puisque le président de la République a prononcé un discours « sur mesure » sans évoquer le chantier de la décentralisation pour l’ensemble du pays. Pourtant, les règles sont peut-être en train de changer et l’Alsace risque de se retrouver « hors-jeu ». Lors du congrès de Régions de France (Saint-Malo), plusieurs présidents de Région ont exprimé des revendications « autonomistes »: c’est notamment le cas pour la Bretagne, mais aussi pour la puissante Occitanie.

Et l’Alsace ? Elle n’est pas une Région et pourrait être oubliée dans la redistribution des cartes en cours. Si l’État acceptait de transférer aux Régions de nouvelles compétences, le Grand Est renforcerait encore son emprise sur la Collectivité européenne d’Alsace. Il est donc urgent d’agir pour obtenir dans la foulée le démantèlement de la RGE et la création d’une Région européenne d’Alsace, qui pourra bénéficier (comme ses voisines) des avancées démocratiques envisagées par Emmanuel Macron.

Le rendez-vous est fixé : début décembre, la Collectivité européenne d’Alsace devra adopter une résolution affirmant sa volonté d’émancipation de la RGE et précisant le cadre institutionnel que réclame la majorité des Alsaciens.

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