Pour une politique alsacienne de la santé

Le directeur de l’Agence régionale de santé du Grand Est a été limogé le mercredi 8 avril 2020. Mais ce n’est pas tant le directeur de l’ARS du Grand Est qu’il fallait limoger – c’est l’ARS et la région Grand Est qu’il faut dissoudre !

En effet, au-delà des questions de personnes, la crise du Covid-19 braque le projecteur sur les défauts de l’organisation politico-administrative de la France, et pas seulement pour les questions de santé publique.

Les rapports se sont multipliés, les sondages sont clairs, les faits le prouvent de manière dramatique: la réforme territoriale de 2015 (loi NOTRe) est un échec !  Quant à la gestion de la pandémie, elle ne semble pas exempte non plus de tout reproche. Par exemple, expliquer qu’il est impossible pour des raisons techniques d’indiquer le nombre de décès imputables au virus dans les EPAD n’est un aveu d’échec dont il faudrait tirer les conséquences ? Mais au-delà de cet exemple, c’est tout le système de la centralisation et de la déconcentration de l’Etat qui est en faillite.

Dans quelques mois sera mise en place la Collectivité européenne d’Alsace (CeA). Conformément à l’article 13 du traité d’Aix-la-Chapelle de 2019, elle est en droit de demander à exercer des compétences en matière de santé en raison de son caractère frontalier. Pour réaliser concrètement cette ambition, la CeA doit :

  • exiger le transfert à son profit de la santé publique, en particulier de la tutelle des établissements hospitaliers et médico-sociaux (y compris les maisons de retraite), avec les moyens financiers et humains nécessaires ;
  • concevoir un plan cohérent de réponse aux crises de sécurité civile (y compris les épidémies), avec une forte dimension rhénane (formation des personnels, compatibilité des équipements, carte des sites, etc. ) ;
  • confier la responsabilité des structures de soins et d’accueil de proximité aux institutions de coopération intercommunale (à commencer par les communautés d’agglomération), pour  une gestion plus efficace.

Nous contribuerons à développer des propositions dans les mois à venir. Car dès maintenant, il faut préparer l’Alsace de demain.

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