Hic et nunc

Quand le Ciel est vide, que la Nature se tait et que l’Histoire s’éloigne, que pouvons-nous faire ? Les Alsaciens n’ont ni père, ni maître, ni chef, ni juge à qui présenter leurs suppliques et demander réparation pour le mal qui leur est fait. L’heure est à l’action, s’il se trouve (encore) des femmes et des hommes prêts à s’engager avec sincérité et conviction pour l’Alsace.

L’élection de Franck Leroy à la présidence de la soi-disant Région Grand Est est un triple échec :

  • les propos du successeur de Jean Rottner concernant la revendication d’une sortie de l’Alsace de la RGE, parlant de régression et de dérive identitaire, montrent que le maire d’Epernay n’a rien compris, mais surtout que les régionalistes n’ont pas su expliquer leur projet
  • l’attitude des conseillers régionaux élus en Alsace (on ne peut pas dire « alsaciens » !) qui ont voté pour lui ou se sont réfugiés dans l’abstention prouve leur couardise et leur goût masochiste pour la soumission
  • à l’évidence, la Collectivité européenne d’Alsace, et tout particulièrement son président Frédéric Bierry, n’ont pas réussi à bâtir au cours des deux dernières années un rapport de force qui leur aurait permis d’imposer à la RGE l’agenda et le calendrier de son démantèlement.

Avec 96 voix sur 169, F. Leroy a « fait le plein » et, sauf décision contraire de l’Elysée, n’a aucune inquiétude à se faire pour la RGE et son poste.

En 2028, l’Alsace risque d’être une simple expression géographique, un « territoire » administratif doté de quelques compétences factices et d’oripeaux folkloriques. Pour les Alsaciens qui refusent cette « liquidation » politique et culturelle, le combat sera rude :

  • une prise de conscience des enjeux démocratiques est indispensable parmi toutes les générations, qu’il s’agisse d’Alsaciens « de terroir » ou « de cœur »
  • la pression sur les représentants (y compris économiques et sociaux) de l’Alsace, indépendamment de leur affiliation partisane, doit s’accroitre, notamment sur les parlementaires (puisque seule une loi peut défaire la RGE)
  • la Collectivité européenne d’Alsace doit adopter sans attendre une Résolution exigeant un statut particulier hors de la RGE, entrant en vigueur au 1er janvier 2025.

Face aux trahisons et aux menaces, les Alsaciens ont des arguments et des moyens qu’il ne suffit pas d’agiter mais qui doivent être mis en œuvre sans honte ni complexe.

Trop d’insinuations, de chantages et de compromissions ont gravement porté atteinte à l’ambition d’une Alsace nouvelle, fière de sa spécificité et ancrée dans l’Europe rhénane. Il faut se libérer du « charlatanisme »  pour saisir la chance qui s’offre à nous avec l’annonce d’une loi de décentralisation différenciée en 2024. Disons simplement à Emmanuel Macron : ici et maintenant !

Publicité