Le CPA présente ses meilleurs vœux à tous les Alsaciens pour 2017. A cette occasion, nous réitérons celui qui nous est le plus cher, retrouver notre région Alsace. Nous débutons cette nouvelle année riche en perspectives par ce texte de Jean-Marie Woehrling, qui nous invite à résister aux sirènes du nationalisme.
Durant toute l’année 2016, nous avons assisté à une montée des nationalismes, dont le Brexit, les élections américaines, les primaires françaises et le referendum italien constituent des illustrations. Ce sont des réponses inadéquates à des questions justifiées. La globalisation, avec ses délocalisations industrielles, ses flux de populations, la paupérisation des classes moyennes, une bulle financière incontrôlable, la montée des déséquilibres climatiques, la croissance des risques terroristes, etc. incitent les populations à rechercher une protection.
Mais c’est bien vainement qu’elles pensent la trouver dans les recettes anciennes, les bons vieux « Etats-Nations ». Déjà peu convaincante pour une grande puissance comme les Etats-Unis, une telle stratégie est évidemment irréaliste pour un petit pays comme le nôtre. Les Alsaciens savent que ce serait une catastrophe si l’Alsace redevenait une sorte de glacis entouré de frontières. Le repli national est une chimère. Cela ne veut pas dire que rien n’est faisable au niveau de notre Etat : au contraire, la remise en ordre de celui-ci ne viendra pas de l’extérieur. A cet égard, nous avons du pain sur la planche. A commencer par remettre en cause un modèle qui confie à une seule personne, le Président de la République, le soin de sauver le pays à coup de décisions élyséennes. Il faut aussi sortir d’une bipolarisation qui conduit chaque camp à bloquer l’autre. La régionalisation est à reconstruire après la recentralisation des dernières années.
Quant à nous, nous restons fidèles au principe de subsidiarité : Le niveau européen pour relever les défis communs à notre continent, le niveau étatique pour les questions de solidarité nationale et le niveau régional/local pour tout ce qui peut se résoudre à ce niveau, c’est-à-dire la plupart des services publics et la vie de tous les jours. Pour notre territoire alsacien privé de représentation institutionnelle, nous sommes loin du compte en ce qui concerne l’attribution des compétences légitimes et le mouvement de nationalisme régressif qui tend à s’emparer de notre pays ne va pas améliorer la situation. Aux Alsaciens de sortir de leur léthargie et faire prévaloir durant les campagnes électorales à venir la prise en compte de leur personnalité régionale.